
Vers une convention mutualiste sénégalaise
Une forme spécifique de mutuelle a été peu à peu objectivée au Sénégal, mêlant solidarité collective et mécanismes assurantiels (Alenda-Demoutiez, 2016). Cette convention coordonne des comportements, des représentations d’individus inscrits dans un collectif. Elle est arbitraire, il existe d’autres manières de se coordonner par rapport à la santé, mais la mutualité est la forme désormais dominante dans l’extension de la couverture maladie vers la CMU au Sénégal.

Des mutuelles devenues des piliers de la CMU sénégalaise
Plusieurs formes de mutuelles existent à l’heure actuelle au Sénégal : les mutuelles complémentaires, destinées aux travailleurs du secteur formel, et les mutuelles au premier franc. Ces dernières sont destinées aux personnes qui ne bénéficient d’aucune autre couverture maladie. Elles couvrent ainsi les soins dits primaires, elles sont constituées principalement des mutuelles communautaires, les plus nombreuses au Sénégal, c’est-à-dire celles dont le champ d’action est un village, un quartier, et cohabitent avec des mutuelles d’envergure nationale. La différence entre les deux formes est de taille. En 2006, l’effectif moyen des mutuelles communautaires était de 330 adhérents pour 1 200 bénéficiaires (CRDI/Hygea, 2006), alors qu’une mutuelle telle que TransVie, la mutuelle nationale des routiers, compte plus de 20 000 assurés.

Un large panorama d’acteurs
La dynamique institutionnelle est propre au Sénégal et se pérennise depuis les années 1980, avec une forte influence des bailleurs de fonds internationaux, une faible intervention de l’Etat dans le domaine des politiques sociales et une importante montée de la société civile dans la prise en charge de la santé et d’autres domaines économiques et sociaux.